Zen

 

 

 

Définition

 

"En plus de la vastitude de l'Inde, il y a dans le Zen cette vigueur, cette précision que l'on trouve dans le haïku. Cela ne signifie pas qu'il ne faut plus écrire que des haïkus ou que l'on doit entrer dans un monastère bouddhiste. Je ne suis nullement un « zenifiant ». Le Zen a été un merveilleux passage, une grande éclaircie", PC, p. 80.

 

 


voir Celtaoïste, Haïkuïté, Haïkulturel, Mahamudra, Surnihilisme

 

 


Principales occurrences

AMB, p. 22-23 ; AT, p. 79, p. 83, p. 84, p. 184, p. 187, p. 197-201, p. 220 ; CS, p. 47, p. 50-51, p. 56-58, p. 79, p. 89 ; EB, p. 62, p. 79, p. 86 ; EN, p. 75 ; FD, p. 96, p. 160, p. 161, p. 164-183, p. 196, p. 220, p. 230, p. 233 ; H, p. 22, p. 75, p. 100, p. 117 ; LI, p. 166 ; LP, p. 38, p. 44, p. 58 ; M, p. 71, p. 111 ; MAA, p. 147 ; PA, p. 94, p. 115, p. 223 ; PC, p. 21, p. 80, p. 150, p. 199 ; SP, p. 23, p. 70 ; p. 158, p. 175, p. 242 ; VVE, p. 28, p. 271


Citations

"On vit un monde ouvert* avec, éventuellement, des sauts, des bonds. Le zen est plein de ces bonds-là. Cela provoque le rire, le rire du gai savoir", PC, p. 199.

"Le bouddhisme zen s'efforce de tout réduire (pensée, réflexion, philosophie) au thé et au riz. Ma tendance à moi était de tout réduire au roc et à l'eau", EB, p. 62.

"Pour ouvrir un nouveau terrain, je me suis dit de mon côté, il y a longtemps, qu'il fallait déshindouiser le vedanta, désiniser le tao, déjaponiser le zen", EB, p. 86.

"Parler d'éros dans un contexte bouddhiste zen peut sembler incongru. En fait, pour la sensation érotique au Japon, il faut remonter à la période prébouddhiste, c'est-à-dire au shinto. J'aimerais en quelque sorte sortir le zen du bouddhisme et le relier à un sol plus primitif...", FD, p. 220.

"J'ai commencé par vouloir établir un parallèle entre le bouddhisme et le celtisme, ou plutôt, j'ai voulu marcher à travers le paysage celte à la lumière du zen - ce qui signifie à la fois dézennifier le zen et déceltiser le paysage celte, pour arriver à quelque chose d’inédit, par un processus d’hybridation", FD, p. 233.

 

Commentaires

White évoque ainsi sa découverte du Zen alors qu’il étudiait en Allemagne : "Là, autre étape décisive, je suis tombé sur un petit livre de Daisetz Suzuki intitulé Le zen et la culture japonaise : cette lecture fut une révélation, car elle me fit découvrir... une transcendance sans transcendance. Je déteste, ou du moins, j’évite, tous ces mots tels que « religion », « sacré », patati patata… Dans le zen, j’ai justement trouvé cette dimension exempte de toute fioriture. Tout était réduit « au thé et au riz », c'est-à-dire à l'ordinaire. Or, pour moi, tout cela doit effectivement être présent d’une manière on ne peut plus ordinaire : nulle insistance, aucune surenchère… Que l’on n’en parle, à la limite, jamais, et surtout que l’on n’aille pas affubler cela de grands mots ni même de grands espoirs. J'aime, au contraire, que la perspective soit presque nihiliste. C'est la raison pour laquelle il m'a fallu peu à peu inventer mon propre vocabulaire afin de parler de cela. J'utiliserai donc des expressions telles que « espace du dehors* », « surnihilisme* »... J'irais même jusqu'à éviter le mot « zen » qui me semble encore de trop", Filigrane 2, p. 109.

Voir le chapitre Randonnées taoïstes, dans Une Apocalypse tranquille (p. 197-201) ainsi que les derniers chapitres de La Figure du dehors : Brûler la maison et partir vers l'Orient (p. 164-183) ; Le zen et les oiseaux de Kentigern (p. 212-234). Se référer aussi à l'article : Kenneth White, Zen et littérature, Quinzaine littéraire, 16 février 1976.

 

Cheminement critique

Marie-Luise LATSCH, Kenneth White et la pensée taoïste, KWG, p. 95-109 ; Michèle DUCLOS, KW, p. 168, p. 204-213 ; Olivier DELBARD, LKW, p. 220 ; Pierre JAMET, LGOKW, p. 469 ; Nicolas DUPIN, MOKW, p. 70.