Dans le Zohar, il est dit d’un vieux sage, seul dans sa chambre, plongé dans l’étude de « la Loi » (pour changer de contexte culturel, on pourrait dire « du Logos » ou « du Tao »), qu’il fait se mouvoir l’univers et maintient le monde.

Extravagant, n’est-ce pas ? Mais des livres comme le Zohar ne se lisent pas comme le journal quotidien ou le dernier roman.

Sans me prendre aucunement pour un « vieux sage » (ce n’est vraiment pas mon genre : je reste sur le terrain, parfois scabreux et abrupt, et dans ce que j’appelle « le champ du grand travail »), dans ces temps de « confinement » imposés par une irruption virologique, c’est cette image qui me vient à l’esprit.

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1.    Un lieu

Début des années 1960, un mot paraissait de plus en plus souvent dans mes carnets : Ardèche. J’ai su plus tard que pour Stéphane Mallarmé, un des poètes français les plus intéressants du 19e siècle, qui avait un temps enseigné l’anglais en Ardèche (au lycée de Tournon, 1863-1866), le mot signifiait : l’art et la dèche. Il signifie cela aussi pour moi, mais aussi beaucoup plus.

Dans ce « beaucoup plus », il y avait d’abord une géographie.

Lire la suite : Le Grand Projet Géopoétique


En 1961, lorsqu’il s’installe à Gourgounel et qu’il écrit son premier livre de prose, Kenneth White n’a pas encore en tête la notion, ni même la théorie ni le mot de géopoétique. Celui-ci lui viendra à l’esprit en 1979 lors d’un voyage au Labrador évoqué dans La Route bleue — qui lui vaudra son premier prix, le Médicis étranger en 1983. Le premier essai à mentionner très explicitement la géopoétique est Le Plateau de l’Albatros (1994).

Lire la suite : Lecture saltatoire des Lettres de Gourgounel

Résumé : Le parcours de Kenneth White, depuis un demi-siècle, se distingue par un retour à l’idée de monde et par un retour au monde. Pour cela, il a inventé et pratiqué le nomadisme intellectuel et la géopoétique. Il a puisé à diverses sources extérieures à la pensée européenne classique et souvent antérieures à la pensée grecque classique, effectuant un « retour amont » qui est un retour à l’expérience du monde. C’est le travail d’un cosmologue d’un genre nouveau.

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